Alimentation et risques pour la santé

Augmenter la consommation des aliments protecteurs serait plus bénéfique que de pointer les excès d’aliments potentiellement délétères

Alimentation et risques pour la santé

Une étude d’envergure publiée dans le Lancet vient de redistribuer les cartes en matière de risques associés à l’alimentation

Les consommations excessives en certains aliments jugés mauvais pour la santé seraient globalement moins préjudiciables que des apports insuffisants en aliments sains.

Un régime alimentaire déséquilibré constitue l’un des principaux facteurs de risque évitables en matière de maladies non transmissibles (obésité, diabète, maladies cardiovasculaire, cancers).

Mais quels sont les aliments et nutriments ayant les répercussions les plus fortes sur le risque de survenue de ces maladies et de mortalité qui en résulte ? Un réseau de 130 chercheurs internationaux, le GBD pour Global Burden of Disease, tente d’apporter des réponses.

Après avoir estimé le risque relatif de mortalité et de morbidité pour chaque couple composante alimentaire-maladie, les chercheurs ont évalué ce qu’ils ont appelé le niveau d’apport optimal pour chacune des composantes, c’est-à-dire l’apport correspondant au niveau d'exposition minimisant le risque pour toutes les causes de décès.

Les résultats ont ainsi défini un régime alimentaire considéré faible en fruits pour des apports moyens inférieurs à 250 g/j, pauvre en fibres pour moins de 24 g/j et riche en boissons sucrées* pour un apport moyen supérieur à 3 g/j.

Enfin, les chercheurs du GBD ont estimé la part de maladies et de mortalité statistiquement attribuable à chaque composante, indépendamment des autres facteurs de risque.

Les manques plus délétères que les excès

Les résultats sont contre intuitifs. Seul un petit nombre de facteurs alimentaires semble avoir de très larges répercussions sur la santé : un excès de sodium et des apports insuffisants en fruits et en céréales complètes (soit 3 composantes) expliqueraient plus de la moitié des décès estimés associés à l’alimentation.

D’une manière générale, ce sont les apports insuffisants en certains aliments considérés comme « sains » ou protecteurs qui se révèlent les plus délétères.

Le régime riche en boissons sucrées se classe ainsi en 12e position sur les 15 composantes de l’alimentation retenues pour leurs potentiels effets délétères, derrière les régimes riches en viande rouge, faible en lait et riche en viande transformée.

La consommation mondiale de boissons sucrées a pourtant été estimée à 49 g/j en moyenne dans cette étude, soit beaucoup plus que l’apport optimal retenu de 3g/j.

Les chercheurs concluent qu’en matière de politique de santé, mieux vaut promouvoir les aliments considérés comme sains, dits protecteurs et consommés de façon insuffisante, plutôt que de stigmatiser les autres aliments.

Rajoutons un petit Cocorico : les Français possèdent l’une des meilleures alimentations au monde : la France se classe au deuxième rang des pays pour lesquels le taux de mortalité attribuable à l’alimentation est le plus faible, derrière l’Israël, et devant l’Espagne et le Japon.

* Sodas, boissons gazeuses, énergisantes et aux fruits, à l’exception des jus 100 % pur jus de fruits et légumes.

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A retenir

  • Plus de la moitié des décès estimés associés à l’alimentation serait attribuable à des apports trop élevés en sodium et à des apports insuffisants en fruits et en céréales complètes.
  • Au total, les statistiques révèlent davantage de décès associés à un apport insuffisant en céréales complètes, fruits, noix et graines, que ceux potentiellement liés à une consommation trop élevée de boissons sucrées, d’aliments vecteurs d’acides gras trans, de viandes transformées et de viande rouge.
  • En matière de politique de santé, promouvoir les aliments protecteurs et consommés de façon insuffisante serait plus efficace que de stigmatiser les autres aliments.

Sources

  • GBD 2017 Diet Collaborators. Health effects of dietary risks in 195 countries, 1990-2017: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2017. Lancet. 2019 Apr 3. pii: S0140-6736(19)30041-8. doi: 10.1016/S0140-6736(19)30041-8.
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